Une approche de biologie synthétique pour déconstruire et reconstruire la pathogénie d’une bactérie sur les plantes

Laurent Noel et Emmanuelle Lauber (LIPME, INRAE)


Date
16 sept. 2022

Les déterminants de la pathogénie et de la spécificité d’hôte des bactéries pathogènes des plantes sont méconnus et pourraient faire intervenir des facteurs de virulence tels que le système de sécrétion de type 3 (T3SS) et ses protéines effectricess associées (ET3). Nous avons créé une souche non pathogène de la bactérie Xanthomonas campestris pv campestris (Xcc) délétée de l’ensemble de ses ET3 connus (effectome). Nous étudions le rôle des ET3 dans la spécificité d’hôte en ré-introduisant dans cette souche une banque de plasmides générée par biologie synthétique contenant des combinaisons aléatoires de 6 effecteurs. La banque est ensuite testée sur différentes plantes hôtes et non hôtes de Xcc. Les combinaisons d’effecteurs capables de restaurer la croissance bactérienne dans les différents hôtes seront identifiées par séquençage en masse et validées en réalisant des tests de pouvoir pathogène. A partir de cet échantillonnage d’effectome, des approches de modélisation de l’effectome seront nécessaires pour identifier les contributions individuelles des ET3 à la pathogénie et les propriétés émergentes des combinatoires d’ET3 sur différentes plantes : redondance, épistasie, synergie, sans fonction. Ce travail nous renseignera sur la compréhension moléculaire de la spécificité d’hôte conférée par les ET3.

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